Dossier de www.horse-ball.org : Organisateur dans le viseur !
Bordeaux - 08 & 09 Mai 2015 - Christophe Desormeaux
Souvent fustigés, rarement félicités... les organisateurs jouent pourtant un rôle déterminant pour la pratique du horse-ball et son développement. Entre aire de jeu, terrain de détente, restauration, boxes, coordination des services techniques, de sécurité, les secours, le vétérinaire, la délégation de l’arbitrage, la communication, les plannings... l’organisation d’une étape de horse-ball relève souvent du casse tête !
Pour autant, dans un monde qui ne tient que par l’engagement d’amateurs passionnés, chaque événement est l’occasion d’un mouvement collectif pour que les équipes soient reçues dans les meilleures conditions.
C’est pourquoi la rédaction de www.horse-ball.org a décidé d’aller à la rencontre des organisateurs des plus grandes étapes nationales de la saison 2015 : Rosières aux Salines, Saumur, Mâcon, Le Mans, Saint-Lô, Tarascon, Chazey, Bordeaux & Jardy !
Avant dernière étape de la saison, les joueurs de Pro Elite se rendront à la Foire Internationale de Bordeaux les 8 et 9 Mai prochains. La rédaction de www.horse-ball.org est donc allée à la rencontre de Christophe Desormeaux, responsable de l’organisation. Les joueurs de la catégorie reine du horse-ball français ne feront pas le voyage seuls, puisqu’ils seront accompagnés des formations des catégories Pro, Pro Elite Féminine et Amateur 1.
Ancien entraîneur de l’équipe de France, Christophe Desormeaux nous en dit plus sur cette étape particulièrement appréciée des habitués du circuit.
. Bonjour, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Christophe Desormeaux, j’ai 55 ans. Je suis responsable d’un poney club mais également ancien joueur de horse-ball. Je suis présent dans le milieu depuis la première génération de horseballeurs, et depuis plus de 20 ans, entraîneur de diverses équipes allant de la catégorie moustique jusqu’aux équipes nationales.
. Quelle est votre expérience dans le domaine de l’organisation d’événements ?
Je suis avant tout orienté vers le domaine sportif. L’événement de la Foire de Bordeaux est une co-organisation avec des structures spécialisées dans l'événementiel. Mes débuts dans le domaine de l’organisation ont été à l’occasion des Championnats d’Europe Poney de Saumur en 2006. J’étais alors en charge de tout l’aspect sportif, à l’instar de ce que je peux faire sur l’organisation de la Foire de Bordeaux, ou de ce que je vais être amené à faire aux championnats d’Europe en août prochain. J’ai également organisé plusieurs journées régionales mais c’est plus anecdotique…
. Pourquoi vous êtes vous lancé dans l’organisation d’une étape des championnats de France de Horse-Ball ?
La Foire de Bordeaux m’en avait fait la demande. Les organisateurs voulaient des rencontres de haut niveau. Cependant, les conditions n’étaient pas réunies les premières années pour accueillir une étape, notamment au niveau de la qualité du sol. Je suis totalement en phase avec ce que j’ai pu voir par le biais du dernier sondage du site www.horse-ball.org sur le fait que les internautes privilégient la qualité du sol sur une organisation. Ce n’était donc pas la peine d’aller à la catastrophe en mettant sur pied une organisation qui aurait été droit dans le mur d’autant que les dimensions de carrière n’étaient également pas bonnes…
On a alors expliqué que l’on souhaitait faire du haut niveau et que la concurrence entre les étapes telles que Saint Lô, Rosières, Saumur, Jardy et autres, était très rude et qu’à ce titre, la Foire de Bordeaux ne pouvait participer tant qu’elle n’aurait pas une carrière digne de ce nom. Le horse-ball a alors permis de mettre en place des travaux de réhabilitation. Cette année on célébrera la 3ème édition de cette organisation.
La Foire de Bordeaux s’est donc finalement mise au niveau d’exigence du horse-ball, en faisant des jaloux bien évidemment. Il nous a été demandé pourquoi c’était une carrière de horse-ball qui avait été mise en place. Il nous a fallu expliquer le fait que la commission qui avait porté le projet et dirigé les travaux était composée de horseballeur, en insistant sur le fait que bien évidemment, ce n’était pas uniquement une carrière de horse-ball. L’occasion de faire une carrière aux dimensions parfaites pour le horse-ball était trop belle pour être manquée.
. Quel doit être, selon vous, le rôle d’un organisateur ? Que doit-il apporter à la discipline et ses acteurs ?
C’est avant tout quelqu’un qui doit s’appuyer sur les particularités de la discipline, sur les attentes des équipes et des joueurs. Pour cela il est évident qu’être un ancien joueur est un avantage. C’est d’ailleurs ce que l’on retrouve sur à peu près toutes les organisations d’étapes ! Il faut savoir que toute la caravane du horse-ball qui se déplace ce n’est pas la même ambiance, pas les mêmes attentes et ça ne génère pas les mêmes entrées d’argent que nos collègues du CSO.
Il faut tout de même être au fait que le horse-ball est plus simple à gérer que les autres disciplines. De fait il y a moins d’interlocuteurs. Sur Bordeaux, avec la présence de 30 équipes, cela représente une trentaine de responsables. Dans les autres disciplines, si vous avez 400 partants sur la journée, cela représente 400 interlocuteurs avec des besoins différents.
Un bon organisateur est donc une personne qui connaît bien la discipline, et qui sait qu’il faut être un petit peu souple dans les horaires d’arrivée… Pour ma part je ne trouve pas cela très compliqué de recevoir les équipes d’autant que l’on connaît un peu tout le monde. Et à ce titre, on sait comment ils fonctionnent ! Il vaut mieux par exemple aller à la pêche aux informations plutôt que d’attendre que les équipes remplissent les formulaires ou qu’elles répondent aux mails, lorsque l’on veut une estimation des boxes, des pass… Les équipes peuvent faire un effort parce que c’est toujours un peu compliqué !
. En tant qu’organisateur, qui sont vos interlocuteurs privilégiés ?
J’ai compris après la première édition qu’il fallait être capable de déléguer. Depuis 2 ans donc je travaille avec l’ANDAHB (Association Nationale Des Arbitres de Horse Ball). A partir du moment où la confiance s’installe avec le superviseur, il a carte blanche pour organiser son planning, choisir ses arbitres. C’est un vrai travail, que l’on pourrait très bien faire nous les organisateurs mais c’est aussi savoir renvoyer l’ascenseur vers des gens qui sont des vrais bénévoles motivés et qui se mobilisent tous les week-ends pour suivre le circuit. De ce coté, il y a eu un vrai assainissement dans les rapports ces dernières années. Il faut que les équipes regardent les arbitres avec respect mais c’est en train de se mettre en place. Tout avance doucement mais toujours dans le bon sens.
Donc pour résumer, mes interlocuteurs sont l’ANDAHB et le staff fédéral, mais qui est réduit à sa plus simple expression. Nous ne sommes pas débordés par les contacts de la part de la FFE. Il y a le Délégué Technique fédéral et le sélectionneur. Au niveau de la Foire, c’est un partenariat qui dure depuis 6 ans donc on est sur quelque chose qui roule assez normalement. J’ai un interlocuteur sur la Foire qui est le responsable du secteur équin, et toute l’organisation de la Foire s’appuie sur l’association des éleveurs de chevaux d’Aquitaine. Il y a une particularité sur cet événement c’est que nous ne nous appuyons pas sur une équipe de club. Ce qui est de la restauration, de la buvette n’est pas du tout géré par l’organisation du horse-ball. C’est un frein dans le sens où il n’y a de ce fait pas de rentrée d’argent de ce coté là pour nous.
. Lorsqu’on se lance dans l’organisation, quelles sont les principales difficultés que l’on rencontre ?
Les difficultés sur la Foire de la Bordeaux vont être liées à la circulation, autorisation, sécurité, billetterie… On est un peu coincés dans la Foire du fait que nous ne sommes pas sur une organisation purement horse-ball. Au bout de 5 ou 6 ans on commence à comprendre comment cela fonctionne et avec un peu de réflexion et de travail en amont, la cohabitation se déroule très bien. Le horse-ball a plus que fait son trou parce que nous sommes positionnés les premiers dans le programme équestre de la Foire, et les autres viennent se mettre autour.
. D’après-vous quels sont les points faibles et les points forts de votre organisation ?
Notre point faible reste l’accès. Il est parfois compliqué de faire comprendre au staff de la sécurité que les joueurs ne sont pas des visiteurs classiques et qu’ils ont besoin d’accéder aux infrastructures en dehors des horaires d’ouverture classiques. Les véhicules n’ont pas le droit de circuler pendant les heures d’ouverture de la Foire, créant des situations contraignantes pour les joueurs.
Pour le reste, c’est une Foire qui nous offre tout le confort nécessaire : les infrastructures, les douches, la proximité avec le terrain… A l’avenir on peut attendre un deuxième espace pour sortir les chevaux en dehors de la zone de match.
. Quelles seront les nouveautés et/ou les améliorations pour l’édition 2015 ?
On travaille sur la possibilité d’avoir un système de navette entre les camions et les boxes pour l’acheminement du matériel.
. Vous allez accueillir environ 30 équipes, 180 chevaux et cavaliers… Quel est le budget global de votre manifestation ?
C’est assez compliqué ! Loin de moi l’envie de faire de la rétention d’information mais c’est une co-organisation entre les écuries de Brandeau et la région Aquitaine. Entre la buvette qui est gérée par les éleveurs sur laquelle je n’ai aucune idée de l’argent généré, les points qui sont pris en charge directement par l’organisation de la Foire comme les secours, la maréchalerie qui sont compris dans le budget de la Foire, et nous de notre coté, on est sur un budget qui oscille entre 25000 et 40000 euros.
. Quels sont les moyens, les critères et/ou les dispositifs qui vous permettent de vous faire une idée quant à la réussite ou non de votre manifestation ?
Avec un peu d’humour je dirais que c’est l’absence de commentaire sur www.horse-ball.org ! Ce sera gage de la réussite si personne ne dit rien. Qui ne dit mot consent paraît-il...
. Merci beaucoup d’avoir répondu à nos questions... Nous vous souhaitons bon courage pour la réussite de votre événement !