DOSSIER : LE BIO-BANDING
Mercredi 29 Avril 2020
Aux Etats Unis, en Suisse, en Angleterre, en Nouvelle-Zélande… mais également en France… le BIO-BANDING fait son apparition, notamment au football ou encore au rugby, au tennis, en gymnastique et en ballet. Mais c’est quoi le BIO-BANDING ? Et surtout quel serait son "intérêt" pour le horse ball ou plus largement pour l’équitation ?
Aux travers de différentes "sources", la rédaction de www.horse-ball.org a souhaiteé vous livrer une réflexion autour de ce sujet qui, en plus d’être en lien avec l’évolution morphologique des enfants, pourrait aussi s’accorder aux principes "tendances" du bien-être animal...
Attention, l’ensemble des "textes" sont essentiellement basés sur la pratique du football et du rugby !
Vidéo de présentation du BIO-BANDING par la Fédération des États-Unis de soccer
QU'EST-CE QUE LE BIO-BANDING ?
Le terme "Bio-Banding" vient de l'anglais et signifie littéralement "former des groupes selon l'état de développement biologique". Une méthode révolutionnaire encore en plein développement qui propose de nombreux avantages...
Le constat initial est simple : Tous les enfants ne grandissent pas de façon uniforme et simultanée en fonction de leur seule date de naissance.
En effet, il existe des variations très importantes de l’état d’avancement physique et de la maturité entre 10 et 16 ans. Ainsi, certains enfants grandissent très rapidement entre 10 et 12 ans avant de ralentir leur croissance, d’autres ont une maturité plus tardive. L’idée est de s’affranchir de ce phénomène de croissance pour permettre aux joueurs à maturité précoce d’évoluer avec des adversaires à leur "taille" et à ceux dont la maturité est plus tardive de ne pas être oubliés ou délaissés pour l’unique raison d’un manque physique au mauvais moment. Depuis la nuit des temps, les sportifs sont pourtant confrontés à cette situation. Celle-ci peut être amplifiée en fonction du mois de naissance de l’enfant. En effet, la plupart des disciplines sportives se pratique entre enfants nés la même année. Les jeunes nés en fin d’année peuvent donc se retrouver confrontés à des jeunes nés en début d’année, généralement plus mature physiquement. Chez les plus jeunes, en pleine croissance, cette année d’écart peut faire la différence en défaveur du plus jeune. La répartition des mois de naissance chez les sportifs de haut niveau est loin d’être régulière. On constate d’ailleurs que plus de 80% d’entre-eux sont nés lors des premiers mois de l’année (entre janvier et aout).
Conséquence : dans de nombreux sports, les jeunes dont le développement biologique est plus précoce bénéficient d’une meilleure promotion et ont plus de chances de percer que des joueurs moins précoces mais disposant d’un plus grand potentiel.
Une étude réalisée au sein de l’Académie du football de Manchester United (Angleterre) a révélé que parmi les talents sélectionnés, il y avait dix fois plus de joueurs affichant un développement biologique précoce que de joueurs au développement biologique tardif. Néanmoins, l’avantage dont les premiers bénéficient dans le système de formation et de compétition actuel n’est pas durable : tant qu’ils évoluent dans la catégorie Espoirs, ces jeunes dominent leur groupe d’âge, mais au terme de leur croissance, ils sont souvent rattrapés et dépassés par des joueurs qui ont mûri plus tardivement.
Le Bio-Banding permet de ne pas confondre "taille et talent" ! Le principe consiste à regrouper les jeunes sportifs en fonction de leur âge biologique plutôt que de leur âge chronologique, en compétition et à l’entraînement.
Age biologique : L’âge biologique est déterminé par la maturité physique de l’enfant.
Age chronologique : L’âge chronologique est déterminé par la date de naissance de l’enfant.
De ce fait, les joueurs du même âge biologique jouent les uns contre les autres. Quel que soit leur âge chronologique. Cela peut réduire de grandes différences physiques. Le bio-banding essaie de créer un environnement optimal où les athlètes à maturation précoce et tardive peuvent prospérer. Dans un environnement à bandes biologiques où les athlètes à maturité précoce rivalisent avec d'autres de prouesses physiques similaires, ils ne pourront plus compter sur leur prévalence physique et, par conséquent, seraient encouragés à utiliser et à développer leurs techniques et tactiques. Cette approche d'égalisation profiterait également à l'athlète à maturation tardive, qui aurait une plus grande occasion de démontrer ses qualités physiques et techniques.
LES BIENFAITS DU BIO-BANDING ?
En répartissant les joueurs en fonction de leur âge biologique plutôt que de leur âge chronologique, on crée des groupes d’entraînement et de compétition aux niveaux de performance plus homogènes… et cela profite à tout le monde !
Les partisans de cette méthode expliquent qu’ainsi, les joueurs d’un âge biologique avancé ne peuvent plus se reposer sur leur seul avantage physique. Face à des adversaires aussi forts et aussi grands qu’eux, ils sont obligés d’utiliser et de développer leurs capacités techniques, tactiques et mentales. Ils font l’expérience d’un meilleur équilibre entre victoires et défaites et sont aussi physiquement plus stimulés : ils apprennent à s'affirmer face à des adversaires physiquement égaux et vivent une relation plus équilibrée entre le succès et la défaite. Le jeu étant dans l’ensemble plus rapide, ils apprennent à prendre des décisions plus vite.
Dans le système actuel, les joueurs affichant un développement biologique tardif se montrent souvent réservés et évitent les confrontations directes avec des adversaires qui ont une force physique plus grande. Grâce au bio-banding, ils ont plus souvent l’occasion de s’exercer aux duels impliquant des contacts physiques contre des adversaires de la même force qu’eux. Ils participent davantage au jeu, doivent prendre plus de responsabilités et faire preuve de plus de leadership au sein de leur équipe. De la sorte, ils vivent plus d’expériences gratifiantes et reçoivent un plus grand nombre de "feed-back" positifs de leurs entraîneurs et de leurs coéquipiers. Non seulement ils s’améliorent sur le plan sportif, mais ils sont moins nombreux à décrocher, et leurs chances d’être promus dans la catégorie de sélection supérieure augmente.
Quel que soit l’âge biologique des joueurs, le bio-banding améliore le cadre d’apprentissage et tend à réduire la phase plateau dans le développement de la performance. Sur le chemin menant à la décision de sélection, on risque moins de sous-estimer le potentiel de ceux dont le développement biologique est peu avancé et de les éliminer trop tôt du processus. Dans ce contexte, certaines preuves suggèrent que le bio-banding peut fournir une solution utile à un tel problème en diminuant l'impact de l'effet de l'âge chronologique. Cela aiderait donc les institutions et les clubs à retenir des athlètes talentueux qui, autrement, pourraient "passer à travers les mailles du filet". Enfin, les stratégies de sélection actuelles qui favorisent les athlètes sur la base d'attributs qui ne sont pas entièrement développés avant l'âge adulte (par exemple : la taille et la force), peuvent avoir des effets négatifs à long terme sur le développement psychosocial de l'athlète, en plus de sa réussite sportive.
LES LIMITES DU BIO-BANDING
Le bio-banding a de nombreux avantages, mais aussi des inconvénients. Premièrement, il n’est pas toujours en phase avec le développement psychosocial des jeunes concernés, alors que ce dernier a une grande influence sur leurs qualités sportives. Deuxièmement, les recherches menées sur la "théorie des laissés-pour-compte" tendent à montrer que les joueurs qui évoluent dans un environnement très difficile leur demandant beaucoup d’efforts deviennent extrêmement performants. Ainsi, les talents d’un âge biologique tardif peuvent retirer un bénéfice d’une confrontation permanente avec des camarades physiquement plus forts, confrontation dont ils récoltent les fruits par la suite, lorsqu’ils intègrent les plus gros niveaux.
Dans le concept du Bio-Banding, le rôle de l’entraineur est essentiel afin "d'ajuster/calibrer" l’affectation d’un individu dans un groupe. Alors que, dans le système actuel, cet effet tient du hasard, il serait possible de l’exploiter systématiquement dans le système du bio-banding : selon l’appréciation de l’entraîneur, on peut, de manière ciblée, demander à des talents à haut potentiel de jouer et de s’entraîner à un échelon de développement supérieur au leur (surclassement).
Le bio-banding peut aussi amener à séparer des joueurs qui s’entendent bien en les mettant dans des équipes différentes. Ils doivent alors apprendre à s’intégrer à de nouveaux groupes et à de nouveaux environnements. A long terme, cela peut être un atout car plus tard, s’ils intègrent l’élite et sont invités à jouer en équipe nationale, ils devront y prendre leurs marques très rapidement. On a donc intérêt, dans le cadre du développement des talents, à mettre en œuvre proportionnellement les deux types de répartition (par âge chronologique et par âge biologique) pour en exploiter les avantages respectifs.
Bien que le bio-banding place les athlètes en groupes en fonction des caractéristiques physiques, il prend en compte les compétences psychologiques et techniques des athlètes. Par exemple, un athlète à maturation précoce peut être découragé de participer à une compétition avec des joueurs plus âgés s'il n'a pas les compétences techniques ou la maturité psychologique nécessaires pour relever le défi.
De même, il est peu probable qu'une fille à maturité tardive qui prospère déjà dans son groupe d'âge profite de la compétition avec d'autres qui sont plus jeunes, mais de statut de maturité similaire. Par conséquent, les attributs psychologiques et techniques doivent être pris en considération lors du regroupement des athlètes en fonction de la maturation pour l'entraînement et la compétition.
De plus, en tant qu'élément essentiel du développement des jeunes, le bio-banding aborde également l'importance de l'environnement d'apprentissage. Il a été souligné que des facteurs tels que le développement social, psychologique et physique sont fondamentaux pour le développement sain des enfants et des adolescents. S'attaquer à un ou plusieurs de ces facteurs contribuera certainement à un meilleur développement des jeunes athlètes.
COMMENT METTRE EN ŒUVRE LE BIO-BANDING ?
Le bio-banding nécessite de connaître l’état de développement biologique des joueurs. Récemment, les chercheurs et les praticiens ont commencé à explorer les avantages potentiels de regrouper les joueurs par statut de maturité, plutôt que par âge chronologique. Cela a, bien sûr, soulevé la question de savoir quelle est la meilleure façon d'évaluer la maturité biologique. Il existe trois méthodes pour cela :
. la détermination de l’âge osseux au moyen d’une radiographie de la main.
. les prélèvements sanguins, qui permettent de réaliser des analyses hormonales.
. l’appréciation des caractères sexuels secondaires.
… mais ces méthodes sont "invasives", c’est-à-dire qu’elles empiètent sur la sphère privée.
De ce fait, des solutions alternatives ont été utilisées. La méthode Mirwald, courante, consiste à mesurer la masse corporelle (poids, taille debout et taille assis) durant la poussée de croissance. Parallèlement à la répartition en trois catégories selon l’état de développement biologique (précoce, normal ou tardif), on peut identifier l’âge biologique en calculant la différence entre l’âge de la poussée de croissance individuel et l’âge moyen de celle-ci dans le groupe.
La méthode qui s’est imposée dans la pratique est la formation de groupes d’entraînement et de compétition au vu d’un classement tenant compte de l’âge biologique des joueurs. La méthode Mirwald peut être appliquée aux joueurs âgés de 10 à 16 ans.
La pertinence de la répartition réalisée doit toutefois encore être vérifiée auprès de l’entraîneur : que pense-t-il du potentiel de performance physique, technico-tactique et psychosocial des joueurs concernés ? L’avis qu’il formule peut justifier une modification de la répartition.
On aboutit de cette manière à un "classement pondéré", à partir de la méthode Mirwald et de l’appréciation subjective de l’entraîneur, qui permet d’obtenir des groupes d’entraînement et de compétition homogènes.
1 - Détermination de l’âge biologique au moyen de la méthode Mirwald.
2 - Evaluation par l’entraîneur des capacités physiques, technico-tactiques et psycho-sociales.
3 - Formation des groupes à partir d’un "classement pondéré" (méthode Mirwald + appréciation de l’entraîneur).
LE PROJET PILOTE DE BIO-BANDING POUR LE FOOTBALL EN SUISSE
Un projet pilote de bio-banding pour la saison 2018/2019 a été mis en œuvre avec succès en Suisse. Tous les joueurs ont été mesurés. Le stade biologique individuel de développement a été déterminé et des matches de "Bio-Banding" ont été réalisés et analysés. Chaque joueur est jugé individuellement de la manière suivante :
. Estimation de l'âge biologique selon la méthode Mirwald. Création d’une liste de classement de tous les joueurs ordonnés par âge biologique. Classification suggérée des équipes en fonction de l'âge biologique.
. Des ajouts en fonction de l'évaluation de l'entraîneur en ce qui concerne les compétences ainsi que d'autres facteurs d'influence.
. Classification du groupe (Bio-Banding) selon un "classement pondéré " basé sur l'évaluation de Mirwald et de l’entraîneur.
Après un projet pilote pour la saison 2018/2019, les clubs participants ont été interrogés par écrit. Voici le résumé des résultats :
. L'évolution positive des joueurs est visible (les joueurs qui ne feraient probablement plus partie de l'équipe étaient encore inclus dans l'équipe).
. Des groupes d'entraînement et des matches plus équilibrés.
. Les mesures de Mirwald (pour estimer l'âge biologique) fournissent des données utiles sur les joueurs.
. Environ 1/6 d'un cadre est transféré dans la catégorie supérieure et 1/6 dans la catégorie inférieure.
. Les formateurs ont apprécié le fait que répartition des équipes puisse être complétée par des critères tactiques, techniques et mentaux.
L’Association et la Confédération Suisse de Football ont également effectué une étude des journées de compétition. Les observations sont les suivantes :
. Un jeu plus équilibré.
. Plus de duels.
. Plus de pression sur ceux qui ont le ballon.
. Temps de possession de balle plus court par action.
. Moins de passes avec succès.
En outre, l’expérience Suisse pour le football a montré qu'environ 1/6 de l'équipe (3 joueurs) devrait être réparti dans la catégorie supérieure et 1/6 de l'équipe dans la catégorie inférieure. C’est pourquoi, pour la saison 2019/2020, les clubs pourront disposer de trois "Cartes Footeco" par rencontre. Ces cartes ne sont pas émises au nom des joueurs, mais sont à la disposition des équipes. Ces trois cartes permettent aux clubs de déclasser librement 3 enfants dans la catégorie inférieure. Les clubs devront effectuer les mesures Mirwald à l’été, puis tous les six mois.
Etude du développement biologique - Swiss Olympic (PDF)
LE PROJET "MATURSPORT" DE L’ASM RUGBY
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Freddy Maso, directeur sportif pour la section ASM Rugby, a décidé de lancer un programme pour favoriser le développement de chacun en fonction de sa maturité physique.
"L’idée est de prendre en considération l’évolution de la croissance des jeunes en fonction de plusieurs paramètres qui vont nous permettre de déterminer pour chacun un pourcentage de sa taille adulte estimée (par exemple un enfant qui mesure actuellement 1.70 m et dont sa taille est estimée à 1.90m est donc à 90.5% de sa taille adulte). L’expérience conduite en avril 2017 dans les rangs asémistes a permis par exemple de déterminer chez les moins de 14 ans, 3 groupes distincts : moins de 90% / entre 90 et 95% / plus de 95% de la de la taille adulte".
Dans tous les clubs de France, ces enfants à la croissance hétérogènes jouent les uns contre les autres. Bien évidemment ceux du groupe 3 dans l’exemple ci-dessus (ceux qui ont une croissance rapide et donc des qualités physiques bien supérieures aux autres) se distinguent de leurs congénères des autres groupes. Ils jouent ainsi plus souvent que les autres, sont plus en confiance, ont plus d’assurance... puisqu’ils ont un avantage physique, musculaire voire psychologique. Une sélection "naturelle" qui a toutefois quelques limites puisque une fois la croissance terminée et les retards comblés par ceux qui ont une maturité plus tardive "l’effet de l’âge relatif" n’existe plus. Les jeunes joueurs à croissance rapide ont pu "plafonner" en affrontant des adversaires aux qualités physiques inférieures et les joueurs à maturité plus lente ont pu "décrocher" en raison du manque de confiance ou de la non-sélection à un moment de la vie où la taille pouvait être confondue avec le talent.
Pour s’affranchir de cela, le programme "Matursport" permet de faire jouer, ensemble, les enfants en fonction de leur groupe de croissance et pas forcément en fonction de leur âge ou de leur catégorie de poids.
"Nous ne voulons pas faire jouer les plus grands et les plus costauds entre eux et mettre les petits de côté car ce n’est pas ce à quoi ils seront confrontés plus tard. Le Rugby permettra toujours aux talents de s’exprimer, l’idée est de permettre aux jeunes qui évoluent plus vite physiquement d’être face à un niveau d’opposition qui correspond à la réalité du moment et ainsi leur permettre de progresser sur d’autres aspects du jeu. Pour ceux dont la maturité est plus tardive, notre volonté est de leur permettre de développer leurs compétences techniques et tactiques sans les contraintes liées au physique. Cette répartition permet à tous de trouver davantage de plaisir et des perspectives d’évolution plus favorables avant de se retrouver demain sur le pré".
Les dirigeants de l’ASM qui continuent de travailler sur ce programme de Bio-Banding, comme quelques clubs dans le football anglais notamment, avec l’ambition d’optimiser la performance de chacun de leurs jeunes joueurs, souhaitent créer des groupes intercatégories (exemple les moins de 12 ans avec les moins de 14 ans) et donc sans contrainte d’âge avec l’accord de la FFR afin d’aller au bout de la démarche. Ce programme ambitieux a également vocation à être dupliqué dans d’autres sports où la détection à un moment "t" n’est peut-être qu’une vision partielle du talent et du potentiel de chacun…
QUEL AVENIR POUR LE BIO-BANDING ?
Le bio-banding est loin d’être entièrement exploré. Tout d’abord, ses effets à long terme sur le développement des joueurs ne sont pas encore clairs. Ensuite, il existe différentes méthodes pour déterminer l’état de développement biologique. Bien que la méthode Mirwald soit, à première vue, le meilleur compromis en termes de validité et de praticabilité, cela reste encore à confirmer sur le plan scientifique et pratique.
Par ailleurs, il conviendrait de mettre en œuvre le bio-banding sur la base non seulement de critères anthropométriques, mais aussi des capacités technico-tactiques et psychosociales des joueurs. En corrigeant leur répartition selon l’avis de l’entraîneur, on peut encourager de manière ciblée des joueurs au développement biologique tardif et des joueurs dont le niveau de performance du moment est élevé en les faisant jouer avec des coéquipiers d’un âge biologique plus avancé (comme le préconise la théorie des "laissés-pour-compte").
Inversement, les hauts potentiels au développement biologique précoce mais dont le niveau de performance est momentanément bas (en raison d’une poussée de croissance, par exemple) peuvent être intégrés à un groupe dans lequel ils seront encouragés de manière optimale. Du point de vue scientifique, les questions suivantes demandent à être clarifiées :
. A partir de quel âge devrait-on mettre en œuvre le bio-banding ?
. Quelle méthode faut-il employer pour déterminer l’état de développement biologique, et comment former les groupes d’entraînement et de compétition ?
. Comment tenir compte au mieux des capacités technico-tactiques et psychosociales, en plus des capacités physiques ?
. Quels sont les effets à long terme du bio-banding sur le développement des joueurs concernés ?
Il est probable qu’actuellement, dans la promotion des talents, beaucoup de joueurs à haut potentiel passent inaperçus en raison de leur développement biologique tardif, et que les ressources ne sont pas utilisées de manière efficiente. Les aspects suivants doivent donc encore être optimisés :
. Sensibilisation des entraîneurs et des responsables de fédération à l’influence de l’état du développement biologique de la relève, et formation de ces personnes en la matière.
. Focalisation sur des performances ultérieures plutôt que sur les succès actuels.
. Relativisation des résultats des tests de performance au vu de l’état de développement biologique et compte tenu des valeurs de référence des jeunes de même âge biologique.
CONCLUSION
La participation, le développement et, dans de nombreux cas, le succès des jeunes sont une tâche importante pour les institutions sportives du monde entier. Comme la croissance et la maturité ont été identifiées comme jouant un rôle important dans le développement des jeunes athlètes ainsi que dans leurs performances dans n'importe quel sport, de nouvelles méthodes de prise en compte du biais de maturité sont nécessaires. En ce sens, il semble que le bio-banding puisse avoir un rôle important à jouer à l'avenir s'il continue de montrer des résultats positifs.
Bien que davantage de recherches soient nécessaires pour affirmer fermement que le bio-banding est une méthode optimale pour le développement à long terme des jeunes, il peut avoir le potentiel de devenir une méthode fiable pour évaluer le développement des jeunes athlètes. En fin de compte, cela aiderait les institutions sportives et les clubs à améliorer leurs processus d'identification et de sélection des talents, en minimisant le rejet et la libération d'athlètes talentueux.
Comment les principes du BIO-BANDING pourraient être une évolution future pour le horse ball et plus largement pour l’équitation ? La réflexion aurait (peut-être) le mérite d’être menée…
Le grand avantage du hors -ball réside essentiellement dans le fait que c’est un sport collectif (avec toutes les valeurs qui y sont associées), mais cette notion engendre également beaucoup de difficultés... Constituer des équipes de 5 ou 6 cavaliers, de même âge et de niveau homogène… conjugué au facteur "poney/cheval" est un véritable casse-tête pour les clubs. Il est évident que le BIO-BANDING ne répondra certainement pas à cette problématique. Non, les clubs auront toujours des difficultés sur ce sujet.
Cependant, la technique équestre tout comme la technique individuelle ne seront-elles pas les grandes gagnantes de la mise en place du concept du BIO-BANDING ? Ses bienfaits (dans un sport de contact comme le horse ball) n’est pas à négliger, d’autant qu’il place "l’enfant en partenariat avec l’entraîneur" dans un principe de "formation".
Imaginons un Grand Tournoi qui remettrait "l’enfant" au coeur du dispositif, en atténuant considérablement la pression sportive mise sur les jeunes cavaliers… Un Grand Tournoi où le plaisir du jeu serait au centre des préoccupations. Un Grand Tournoi où les jeunes cavaliers vivraient l’épilogue d’une année de "formation" en étant opposés à des adversaires à leur "taille". Un Grand Tournoi qui prendrait en compte l’âge réel des cavaliers, conjugué aux différents principes du BIO-BANDING… tout cela en relation avec les catégories mais également la taille des poneys. Faisable, utopique… ? Ce principe ne pourrait-il pas, également, venir aider à la "répartition" des équipes dans les différents niveaux au sein d'une même catégorie ?
Avec l'arrivée du BIO-BANDING, de nombreuses questions et interrogations se posent... mais dans un sport comme celui de l’équitation et plus largement dans le monde actuel où le bien-être animal semble être un "terme à la mode", ne pourrait-on pas également se poser la question de la présence d'un cavalier d'1,80m et de 80kgs sur le dos d’un poney mesurant 1.50m ?
A suivre…
Science for sport
Office fédéral du sport OFSPO (Suisse)
Préparation Physique Football
ASM Clermont Auvergne
Foot d’Elles
U.S. Soccer
Association Suisse de Football
Publié par Cadet le 29-04-2020 23:55
Effectivement tres bonne idee ! Faisons le test avec les cadets elite par exemple ca va etre drole ! Car c est bien la categorie qui en aurait besoin en parlant de respect du poney ...!
Publié par TEST le 29-04-2020 17:58
Article et sujet tres interessant. La prise en compte du cavalier et de sa morphologie adapte a son poneys, c'est une question et reflexion que nous faisons regulierement. Pourquoi ne pas mettre en place des equipes test ?!
Publié par Interressant le 29-04-2020 11:41
Tres bonne reflexion. Sujet interessant pour nos jeunes mais aussi pour les poneys sans oublier les parents.