Dossier de www.horse-ball.org : Organisateur dans le viseur !
Rosières aux Salines - 1er & 02 novembre 2014 - Yves Tosetto
Souvent fustigés, rarement félicités... les organisateurs jouent pourtant un rôle déterminant pour la pratique du horse ball et son développement. Entre aire de jeu, terrain de détente, restauration, boxes, coordination des services techniques, de sécurité, les secours, le vétérinaire, la délégation de l’arbitrage, la communication, les plannings... l’organisation d’une étape de horse ball relève souvent du casse tête !
Pour autant, dans un monde qui ne tient que par l’engagement d’amateurs passionnés, chaque évènement est l’occasion d’un mouvement collectif pour que les équipes soient reçues dans les meilleures conditions.
C’est pourquoi la rédaction de www.horse-ball.org a décidé d’aller à la rencontre des organisateurs des plus grandes étapes nationales de la saison 2015 : Rosières aux Salines, Saumur, Mâcon, Le Mans, Saint-Lô, Tarascon, Chazey, Bordeaux & Jardy !
Pour ce premier numéro de notre série "Organisateur dans le viseur !", c’est naturellement en terre lorraine que nous nous rendons, aux côtés d'Yves Tosetto, responsable de l’organisation de la 1ère étape de la saison qui se déroulera les 1er et 02 novembre à Rosières aux Salines.
. Bonjour, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Yves Tosetto, j’ai 54 ans. Je suis gérant d’une école d’équitation dans la région nancéenne.
. Quelle est votre expérience dans le domaine de l’organisation d’évènements ?
J’ai organisé pendant des années des concours de CSO de haut niveau, avec les plus grands cavaliers : Staut, Delestre... Depuis que je suis rentré dans le horse ball, j’ai arrêté d’organiser du CSO pour me lancer dans l'organisation de horse ball.
. Pourquoi vous êtes vous lancé dans l’organisation d’une étape des championnats de France de Horse Ball ?
J'ai deux équipes qui évoluent en circuits fermés : Pro et Pro Elite Féminine. J’avais envie de leur offrir, à la fois à la région et à mes équipes, la possibilité de jouer sur place. Je suis en plus responsable du horse ball en Lorraine donc c’est toujours sympa d’organiser dans sa région !
. Quel doit être, selon vous, le rôle d’un organisateur ? Que doit-il apporter à la discipline et ses acteurs ?
Il y a un débat perpétuel là dessus ! Je pense que la première chose c’est la qualité du terrain, la qualité de l’accueil des chevaux et des cavaliers, et par la suite un peu de médiatisation et d’accueil du public. De manière générale je pense que l’organisateur doit permettre la promotion du sport tout en offrant les meilleures conditions d'accueil des concurrents.
. En tant qu’organisateur, qui sont vos interlocuteurs privilégiés ?
Dans notre région nous avons la chance d'avoir une belle structure qui est le Pôle Hippique de Lorraine. Ce complexe est la propriété de la région. Au niveau des interlocuteurs, nous avons le Comité Régional et la Région, mais aussi le Département qui nous aident ainsi que d'autres partenaires non institutionnels.
. Lorsqu’on se lance dans l’organisation, quelles sont les principales difficultés que l’on rencontre ?
Comme je suis l’organisateur de la première étape de la saison, c’est toujours un peu compliqué. On ne sait jamais sur quel pied danser avec la fédération : support de paris sportif ou pas... On est toujours dans l’attente d’informations, et même quand on essaye d’appeler on a souvent l’impression que les interlocuteurs ne sont pas au courant. Ce n’est même pas une question de blocage, c’est juste qu’on a l’impression que ce n’est pas leur priorité ! Au niveau des joueurs et des équipes, il y en a toujours qui sont un peu plus tardifs et qui s'y prennent au dernier moment. Mais ce problème est présent dans toutes les disciplines... le cavalier de CSO qui oublie de réserver ses boxes c’est quelque chose de courant. C’est partout pareil, des retardataires il y en a en horse ball, il y en a en CSO, il y en a en complet...
. D’après-vous quels sont les points faibles et les points forts de votre organisation ?
Les points forts résident en grande partie dans la structure qui est vraiment conçue pour faire de la compétition et en accueillir : 3 manèges, 4 pistes, des boxes en durs... Le plus gros souci de cette structure c’est qu’elle est un peu excentrée par rapport à Nancy. Du coup c'est un peu plus compliqué au niveau de l’hôtellerie et de la médiatisation. On n’est pas dans un centre ville, on est à 20 kilomètres de Nancy, donc ce n’est pas l’idéal là dessus !
. Quelles seront les nouveautés et/ou les améliorations pour l’édition 2015 ?
J’essaye de m’appuyer sur les plus grosses organisations pour voir un petit peu ce qui se fait. Pour nous, c’est surtout tout ce qui va être "informations et médiatisations". Après on essaye d’accueillir du mieux possible les cavaliers. On va essayer de modifier la façon de gérer notre buvette et changer notre style de soirée, mais dans l’ensemble on essaye de s’améliorer doucement d’une année sur l’autre.
. Vous allez accueillir environ 30 équipes, 180 chevaux et cavaliers… Quel est le budget global de votre manifestation ?
Tout compris, l’organisation de Rosières aux Salines c'est un budget de 35 000 euros.
. Quels sont les moyens, les critères et/ou les dispositifs qui vous permettent de vous faire une idée quant à la réussite ou non de votre manifestation ?
Jusqu'à maintenant on a eu la chance d’avoir une année France Télévision, une autre TF1 et de la presse locale. L’année dernière, on a eu un 3 minutes sur TF1. C’est toujours encourageant parce que si on parle de nous ca veut dire que ce n’est pas trop mal ! J’ai eu aussi quelques petits mails des équipes assez contentes de l’organisation. De manière générale je n’ai pas eu trop de retour négatif même s’il doit forcément y en avoir parce que tout n’est pas parfait. Notre gros souci c’est la gestion des boxes. On ne sait jamais ce qu’on aura comme boxes en durs, parce qu’on est en partenariat avec les haras, l’IFCE maintenant... à ça vient se rajouter une association qui a repris une partie de l’activité. Donc c’est un peu compliqué à anticiper et gérer. On n’est pas toujours au top au niveau de l’hébergement des chevaux du coup... Pour se faire une idée de la réussite ou pas de notre organisation, on s’appuie sur les retours du commissaire aux paris qui remplit une grille d’évaluation après chaque étape. C’est une sorte de contrôle de conformité. Cela nous permet d’être certains de ne pas passer à coté des aspects indispensables pour une étape. Je crois que nous ne sommes pas une priorité pour la Fédération, et donc nous n'avons pas véritablement de retour lors des réunions de travail sur le calendrier. Le horse ball arrive à vivre comme ça, sans que la Fédération ne s’en soucie beaucoup. Je sais qu'on leur coûte de l’argent et que cet investissement financier leur paraît suffisant !
. Merci beaucoup d’avoir répondu à nos questions... Nous vous souhaitons bon courage pour la réussite de votre évènement !